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le clergé se taira ! Le pasteur ne dira mot ! Le consistoire mollira ! Eh bon Dieu, quelle église ! Il ne faut plus de pasteurs, plus de consistoires, plus de culte.

Il n’est pourtant question dans les consistoires, ni de feu, ni de bûcher, ni d’Auto-dà-fé, mais de ramener les mécroyans à une véritable soi, & les méchans à redresser leurs voies ; ce que ne voulant pas faire, on leur interdit l’accès à la communion, selon les ordres exprès de la parole de Dieu.

Je vous le demande, Monsieur, cette conduite est-elle celle du St. Office ? Etoit-ce une inquisition contre M. Rousseau ? Lui qui a soutenu si vivement dans ses Lettres écrites de la Montagne, qu’on avoir improcédé à Geneve, de ce qu’on ne l’avoit pas fait paroître en consistoire, & de ce qu’on l’avoit jugé & condamné sans l’avoir entendu ; a-t-il donc raison de se plaindre de ce qu’on a voulu suivre à ton égard, la marche que lui même trouvoit en place dans un autre tems ? J’ai l’honneur d’être avec le dévouement le plus entier.

À Motiers-Travers le 24 Juin 1765.

LETTRE VIII.

Je mets de côté, Monsieur, tout préambule pour venir d’abord au fait.

Le consistoire s’assembla le 29 mars 1765 sur la citation qui avoit été faite à M. Rousseau, & lorsqu’on s’attendoit à le voir paroître, il fit parvenir au consistoire par M. le Lieutenant