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Ce sont là les seuls alimens qui ont donné activité à son zele.*

[*Je n’étois point dans cette assemblée, continuant à être malade, sans aucune connoissance ni directe ni indirecte de ce qui y seroit traité, moins encore que les livres de M. Rousseau seroient l’objet d’une délibération que j’ai trouvée au reste digne du zele du Clergé. Ce ne fut qu’au retour d’un Pasteur de mon voisinage, que j’appris que notre Compagnie avoit fait des remontrances là-dessus, au Gouvernement & au Magistrat municipal, & qu’elle étoit convoquée par le devoir pour les 12 & 13 Mars 1765, afin d’aviser au parti que l’on devoit prendre par rapport à M. Rousseau.]

Dira-t-on que le clergé n’avoit pas qualité de prendre ces deux objets en considération ? Son état ne l’y appelle-t-il pas nécessairement ? Ou il faut cesser d’être ministre de l’Evangile, ou si on l’est de bonne foi, il faut soutenir les intérêts de son divin Maître. Tous les clergés, de quelque communion qu’ils fussent, en auroient fait autant. Je ne crains point d’avancer, que nos églises & les églises voisines, même d’une différente communion, ont été édifiées de cette conduite & de cette résolution, qui cadre si bien à une compagnie de défenseurs de la vérité, qui doivent se montrer pour la cause du Seigneur Jésus.

L’anonyme n’est pas bien instruit, car la vénérable Claire fit en 1762 au sujet d’Emile, des remontrances au Gouvernement pour qu’il empêchât que ce livre ne se répandit dans ce pays, sans cependant faire mention de son Auteur. Sans doute que l’anonyme a eu des raisons de supprimer cette anecdote, qui fait honneur à la modération de la vénérable Classe, par laquelle elle s’est distinguée en tout tans, quoi qu’en puisse dire l’Auteur du libelle.