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me demander, ce fiel d’où peut-il provenir ? Quelle est la raison suffisante de cette furieuse animosité ? Un Pasteur donc M. Rousseau a parlé deux fois avec éloges, *

[* Voyez la lettre à M. l’Archevêque de Paris. Voyez encore le volume des écrites de la Montagne, pag. 16). À la note.

À propos de ces éloges, une dame d’ici qui connoit bien son monde, dit plaisamment qu’elle avoit été, comme bien d’autres, scandalisée des Ouvrages de M. Rousseau, de ses assertions, il est vrai, plus que de ses doutes, alléguant en preuve les deux citations ci-dessus. Chacun fut de son sentiment, & lorsque cette plaisanterie parvint à M. Rousseau, il répondit dans l’amertume de son cœur : Oui, je dois avoir compris qu’il ne faut louer aucun homme d’Eglise de son vivant] doit avoir eu de grands motifs pour démentir lui-même ces éloges ! Sans doute, Monsieur : aussi se dit-on à l’oreille, ce mot du guet sacré, Auri sacra fames.

Voilà tout ce que dirai ; devinez le reste, & passons à la requête des anciens.

À Monsieur le Président & à Messieurs du Conseil d’Etat.

MESSIEURS,

“Les anciens soussignés membres du Consistoire admonitif de Motiers & Boveresse, prennent la liberté d’exposer à Vos Seigneuries, disant, qu’infiniment alarmés d’être requis à délibérer sur un cas qui surpasse nos foibles connoissances, nous venons supplier Vos Seigneuries de vouloir nous donner une direction pour notre conduite sur les trois chefs suivans."

"1°. Si nous sommes obligés de sévir & scruter sur les croyances & sur la foi ?"