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point du tout me désaisir. Ce sont les amis que j’y ai trouvés dans mes disgraces, & que j’espere y conserver malgré mon éloignement."

"Quant à Messieurs les Ministres, s’ils trouvent à propos d’aller toujours en avant avec leur consistoire, je me traînerai de mon mieux pour y comparoître, en quelqu’état que je sois, puisqu’ils le veulent ainsi, & je crois qu’ils trouveront, pour ce que j’ai à leur dire, qu’ils auroient pu se passer de tant d’appareil. Du reste ; ils sont fort les maîtres de m’excommunier, si cela les amuse : être excommunié de la façon de M, de V *** m’amusera fort aussi." *

[*On sera surpris sans doute de trouver ce no, célebre à côté de celui de notre vénérable Classe. Ce qui peut avoir donné lieu à cette espece d’amphigouri, est une lettre que M. De V ***. Doit avoir écrite à Paris, & dans laquelle on assure qu’il se faisoit fort de parvenir à chasser le pauvre Rousseau de sa nouvelle Patrie, en dépit de la protection du Souverain. ]

"Permettez, Monsieur, que cette lettre soit commune aux deux Messieurs qui ont eu la bonté de m’écrire avec un intérêt si généreux. Vous sentez que dans les embarras où je me trouve, je n’ai pas plus le tans que les termes pour exprimer combien je suis touché de vos soins & des leurs. Mille salutations & respects.”

Signé, J. J. ROUSSEAU.

Douze jours s’étoient écoulés depuis la délibération de la vénérable Classe, lorsqu’enfin le dimanche 23 Mars, le pasteur de Motiers, après avoir, par l’Élection de deux anciens, completté