Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/135

Cette page n’a pas encore été corrigée

ne le serons jamais. Il traite de tyrans les Magistrats de notre République, dont les premiers sont élus par nous-mêmes. On a toujours vu, dit-il, (page 259) dans le Conseil des Deux-Cents, peu de lumières & encore moins de courage. Il cherche, par des mensonges accumulés, à exciter les Deux-Cents contre le Petit-Conseil ; les Pasteurs contre ces deux Corps ; & enfin, tous contre tous, pour nous exposer au mépris & à la risée de nos voisins. Veut-il nous animer en nous outrageant ? Veut-il renverser notre constitution en la défigurant, comme il veut renverser le christianisme, dont il ose faire profession ? Il suffit d’avertir que la ville qu’il veut troubler, le désavoue avec horreur. S’il a cru que nous tirerions l’épée pour le roman d’Emile, il peut mettre cette idée dans le nombre de ses ridicules & de ses folies. Mais il faut lui apprendre que, si on châtie légérement un romancier impie, on punit capitalement un vil séditieux.

POST SCRIPTUM d’un ouvrage des Citoyens de Genève, intitulé : Réponse aux Lettres écrites de la Campagne.

Il a paru, depuis quelques jours, une brochure de huit pages in-8 ?. sous le titre de Sentiment des Citoyens ; personne ne s’y est trompé. Il seroit au-dessous des citoyens de se justifier d’une pareille production. Conformément à l’article 3 du titre XI de l’Edit, ils l’ont jettée au feu, comme un infâme libelle.

FIN.