l’Europe, de ce même écrivain, auteur d’un roman d’éducation, que, pour élever un jeune homme, il faut commencer par avoir été bien élevé.*
[* Tout le monde accordera, je pense, à l’auteur de cette pièce, que lui & moi n’avons pas plus eu la même éducation, que nous n’avons la même religion. ]
Venons à ce qui nous regarde particulièrement, à notre ville qu’il voudroit bouleverser, parce qu’il a été repris de Justice. Dans quel esprit rappelle-t-il nos troubles assoupis ? Pourquoi réveille-t-il nos anciennes querelles ? Veut-il qui nous nous égorgions, *
[* On peut voir dans ma conduite les douloureux sacrifices que j’ai faits pour ne pas troubler la paix de ma patrie, & dans mon ouvrage, avec quelle force j’exhorte les citoyens à ne la troubler jamais, à quelque extrémité qu’on les réduise.] parce qu’on a brûlé un mauvais livre à Paris & à Genève ? Quand notre liberté & nos droits seront en danger, nous les défendrons bien sans lui. Il est ridicule qu’un homme de sa sorte, qui n’est plus notre concitoyen, nous dise :
Vous n’êtes, ni des Spartiates, (page 340) ni des Athéniens ; vous êtes des marchands, des artisans, des bourgeois occupés de vos intérêts privés & de votre gain. Nous n’étions pas autre chose, quand nous résistâmes à Philippe II & au Duc de Savoye ; nous avons acquis notre liberté par notre courage & au prix de notre sang, & nous la maintiendrons de même.
Qu’il cesse de nous appeller Esclaves (page 260), nous