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Après avoir insulté Jésus-Christ, il n’est pas surprenant qu’il outrage les Ministres de son saint Evangile.

Il traite une de leurs professions de foi, d’Amphigouri, (page 53.) Terme bas & de jargon, qui signifie déraison. Il compare leur déclaration aux plaidoyers de Rabelais ; ils ne savent, dit-il, ni ce qu’ils croyent, ni ce qu’ils veulent, ni ce qu’ils disent.

On ne sait, dit-il ailleurs, (page 54.) ni ce qu’ils croyent, ni ce qu’ils ne croyent pas, ni ce qu’ils sont semblant de croire.

Le voilà donc qui les accuse de la plus noire hypocrisie, sans la moindre preuve, sans le moindre prétexte. C’est ainsi qu’il traite ceux qui lui ont pardonné sa première apostasie, & qui n’ont pas eu la moindre part à la punition de la seconde, quand ses blasphêmes répandus dans un mauvais roman, ont été livrés au bourreau. Y a-t-il un seul citoyen parmi nous, qui, en pesant de sang-froid cette conduite, ne soit indigné contre le calomniateur ?

Est-il permis à un homme né dans notre ville d’offenser à ce point nos Pasteurs, dont la plupart sont nos parens & nos amis, & qui sont quelquefois nos consolateurs ? Considérons qui les traite ainsi ; est-ce un savant qui dispute contre des savans ? Non, c’est l’auteur d’un opéra, & des deux comédies sifflées. Est-ce un homme de bien, qui, trompé par un faux zele, fait des reproches indiscrets à des hommes vertueux ? Nous avouons avec douleur, & en rougissant, que c’est un homme qui porte encore les marques funestes de ses débauches ; & qui, déguisé en saltimbanque, traîne avec