Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t14.djvu/120

Cette page n’a pas encore été corrigée

d’avouer son larcin se laissa sans crier dévorer le ventre par un jeune renard qu’il avoit volé & caché sous sa robe :” Son critique le reprend ainsi avec raison ; il n’est dit nulle par que l’enfant fut questionné. Il ne s’agissoit que de ne pas déceler son vol, & non de le nier. Mais l’auteur est bien aise de mettre adroitement le mensonge au nombre des vertus Lacédémoniennes.

M. Helvétius, faisant l’apologie du luxe, porte l’esprit du paradoxe jusqu’à dire que les femmes galantes, dans un sens politique, sont plus utiles à l’Etat que les femmes sages. Mais Rousseau répond : l’une soulage des gens qui souffrent, l’autre favorise des gens qui veulent s’enrichir. En excitant l’industrie des artisans du luxe, elle en augmente le nombre ; en faisant la fortune de deux ou trois elle en excite vingt à prendre un état ou ils resteront misérables. Elle multiplie les sujets dans les professions inutiles & les fait manquer dans les professions nécessaires.

Dans une autre occasion M. Helvétius remarquant que “l’envie permet à chacun d’être le panégyriste de sa probité, & non de son esprit ;” Rousseau loin d’être de son avis dit : ce n’est point cela, mais c’est qu’en premier lieu la probité est indispensable & non l’esprit ; & qu’en second lieu il dépend de nous d’être honnêtes gens, & non pas gens d’esprit.

Enfin dans le premier chapitre du 3me. discours l’auteur entre dans la question de l’éducation, & de l’égalité naturelle des esprits. Voici le sentiment de Rousseau là-dessus, exprimé dans une de ses notes. Le principe duquel l’auteur déduit dans