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il insista, je le refusai plus fortement, & je lui déclarai que, s’il faisoit là-dessus la moindre démarche, soit en mon nom, soit au sien, il pouvoit être sûr d’être désavoué, comme il sera toujours quiconque voudra se mêler d’une affaire sur laquelle j’ai depuis long-tans pris mon parti. Soyez persuadé Monsieur, qu’il a pris sous son bonnet la priere qu’il vous a faite d’engager le comte de Rochford à me faire réponse de même que celle de prendre des mesures pour le payement de la pension. Je me soucie sort peu, je vous assure, que le comte de Rochford me réponde ou non, & quant à la pension, j’y ai renoncé, je vous proteste, avec autant d’indifférence que je l’avois acceptée avec reconnoissance. Je trouve très-bizarre qu’on s’inquiéte si sort de ma situation dont je ne me plains point, & que je trouverois très-heureuse, si l’on ne se mêloit pas plus de mes affaires, que je ne me mêle de celles d’autrui. Je suis, Monsieur, très-sensible aux soins que vous voulez bien prendre en ma saveur, & à la bienveillance dont ils sont le gage, & je m’en prévaudrois avec confiance en toute autre occasion, mais dans celle-ci je ne puis les accepter ; je vous prie de ne vous en donner aucuns pour cette affaire, & de faire en sorte que ce que vous avez déjà fait, soit comme non avenu. Agréez, je vous supplie, mes actions de graces, & soyez persuadé, Monsieur, de toute ma reconnoissance & de tout mon attachement.

FIN.