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que j’ai d’abord habitée ont tout laissé pourrir. Peut-être serai -je plus heureux cette année, ayant résolu d’employer plus de soin dans la dessiccation de mes plantes, & sur-tout de les coller à mesure qu’elles sont séches ; moyen qui m’a paru le meilleur pour les conserver. J’aurai mauvaise grace, ayant fait une recherche vaine, de vous faire valoir une herborisation que j’ai faite à Montmorency l’été dernier avec la Caterve du jardin du Roi ; mais il est certain qu’elle ne fut entreprise de ma part que pour trouver le Plantago monanthos que j’eus le chagrin d’y chercher inutilement. M. de Jussieu le jeune qui vous a vu sans doute à Lyon, aura pu vous dite avec quelle ardeur je priai tous ces Messieurs, si-tôt que nous approchâmes de la queue de l’étang, de m’aider a la recherche de cette plante, ce qu’ils firent, & entr’autres M. Touin, avec une complaisance & un loin qui méritoient un meilleur succès. Nous ne trouvâmes rien, & après deux heures d’une recherche inutile au fort de la chaleur, & le jour le plus chaud de l’année, nous fûmes respirer & faire la halte sous des arbres qui n’étoient pas loin, concluant unanimement que le Plantago uniflora indiqué par Tournefort & M. de Jussieu aux environs de l’étang de Montmorency, en avoit absolument disparu. L’herborisation, au surplus, fut assez riche en plantes communes, mais tout ce qui vaut la peine d’être mentionné se réduit à l’Osmonde royale, le Lythrum hyssopifolia, le Lysimachia tenella, le Peplis portula, le Drosera rotundisolia, le Cyperus fuscus, le Schoenus nigricans & l’Hydrocotyle, naissante avec quelques feuilles petites & rares, sans aucune fleur.