m’accuser de beaucoup d’autres omissions pour lesquelles je n’ai pas moins besoin de pardon. Je voulois aller remercier Monsieur votre frere de l’honneur de son souvenir & lui rendre sa visite ; j’ai tarde d’abord & puis j’ai oublié son adresse. Je le revis une fois à la comédie Italienne, mais nous étions dans des loges éloignées, je ne pus l’aborder, & maintenant j’ignore même s’il est encore à Paris. Autre tort inexcusable ; je me suis rappelle de ne vous avoir point remercié de la connoissance de M. Robinet, & de l’accueil obligeant que vous m’avez attiré de lui. Si vous comptez avec votre serviteur il restera trop insolvable ; mais puisque nous sommes en usage moi de faillir vous de pardonner, couvrez encore cette fois mes fautes de votre indulgence, & je tâcherai d’en avoir moins besoin dans la suite ; pourvu toutefois que vous n’exigiez pas de l’exactitude dans mes réponses ; car ce de absolument au-dessus de mes forces, sur-tout dans ma position actuelle. Adieu, Monsieur, souvenez -vous quelquefois, je vous supplie, d’un homme qui vous est bien sincérement attaché, & qui ne se rappelle jamais sans plaisir & sans regret, les promenades charmantes, qu’il a eu le bon faire avec vous.
On a représenté Pygmalion à Montigny ; je n’y étois pas, ainsi je n’en puis parler. Jamais le souvenir de ma premiere Galathée ne me laissera le desir d’en voir une autre.