Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t13.djvu/540

Cette page n’a pas encore été corrigée

LETTRE XL

À Paris le 17 Avril 1772.

J’ai reçu, Madame la duchesse, avec bien de la reconnoissance, & la lettre dont vous m’avez honoré le 17 Mars, & le nombreux envoi des graines dont vous avez bien voulu enrichir ma petite collection. Cet envoi en sera de toutes manieres la plus considérable partie, & réveille déjà mon zele pour la compléter autant qu’il se peut. Je suis bien sensible aussi à la bonté qu’a M. le docteur Solander d’y vouloir contribuer pour quelque chose ; mais comme je n’ai rien trouvé dans le paquet qui m’indiquât ce qui pouvoit venir de lui, je reste en doute si le petit nombre de graines ou fruits que vous me marquez qu’il m’envoie étoit joint au même paquet, ou s’il en a fait un autre à part qui, cela supposé, ne m’est pas encore parvenu.

Je vous remercie aussi, Madame la duchesse, de la bonté que vous avez de m’apprendre l’heureux mariage de Miss Dewes & de M. Sparrow ; je m’en réjouis de tout mon cœur, & pour elle si bien faite pour rendre un honnête homme heureux & pour l’être, & pour son digne oncle que l’heureux succès de ce mariage comblera de joie dans ses vieux jours.

Je suis bien sensible au souvenir de Mylord Nuncham, j’espere qu’il ne doutera jamais de mes sentimens, comme je ne doute point de ses bontés. Je me serois flatté durant l’ambassade de Mylord Harcourt du plaisir de le voir à Paris, mais on m’assure qu’il n’y’est point venu, & ce n’est pas une mortification pour moi seul.