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de la cour, je m’attends à être chanté faux & estropié ; ainsi je n’irai point. D’ailleurs, n’ayant pas voulu être présenté au Roi, je ne veux rien faire de ce qui auroit l’air d’en rechercher de nouveau l’occasion. Avec toute cette gloire, je continue à vivre de mon métier de copiste qui me rend indépendant, & qui me rendroit heureux si mon bonheur pouvoit se faire sans le vôtre & sans la santé.

J’ai quelques nouveaux ouvrages à vous envoyer, & je me servirai pour cela de la voie de M. Léonard ou de celle de l’abbé Giloz, faute d’en trouver de plus directes.

Adieu, ma très-bonne maman, aimez toujours un fils qui voudroit vivre plus pour vous que pour lui-même.

LETTRE XIII. À LA MÊME.

MADAME,

J’ai lu & copié le nouveau mémoire que vous avez pris la peine de m’envoyer ; j’approuve fort le retranchement que vous avez fait, puisqu’outre que c’étoit un assez mauvais verbiage, c’est que les circonstances n’en étant pas conformes à la vérité, je me faisois une violente peine de les avancer ; mais aussi il ne falloit pas me faire dire au commencement que j’avois abandonné tous mes droits & prétentions, puisque rien n’étant plus manifestement faux, c’est toujours mensonge pour