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que l’auguste
maison de Lorraine a produits, & qu’elle compte parmi ses ancêtres. Un si digne présent
est la récompense de vos vertus royales, de votre amour pour l’équité, de la sainteté de vos
mœurs, & de cette douce humanité, si naturelle à votre ame pure.


Le monarque acquiesce aux exhortations des dieux. Hâtez-vous, généreuse princesse, ne
vous laissez point retarder par les larmes d’une sœur & d’une mere affligée. Que ces monts
couverts de neige, don’t le sommet se perd dans les cieux, ne vous effrayent point. Leurs
cimes élevées s’abaisseront pour favoriser votre passage.


Voyez avec quel cortege brillant marche cette charmante épouse, les Graces environnent
son char, & son visage modeste est fait pour plaire.


Cependant le roi écoute avec empressement tous les éloges que répand la renommée. Il
part, accompagné d’une cour, pompeuse. Il vole, emporté par l’impatience de son amour.
Tel que l’éclatant Phoebus efface dans le ciel, par la vivacité de ses rayons, la lumiere des
autres astres, ainsi brille cet auguste Prince au milieu de tous ses courtisans.


Charles, généreux sang des héros, quels accords assez sublimes, quels vers assez
majestueux pourrai-je employer pour chanter dignement les vertus de ta grande ame &
l’intrépidité de ta valeur. Ce sera, grand Prince, en méditant sur les