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Fénelon, les Pelisson, les La Bruyere, &c. Que seroit-ce, si nous joignions à ces hommes illustres les membres & les ouvrages distingués de ces Sociétés respectables qui ont produit les Riccioli, les Kircher, les Petau, les Porée, les Mabillon, les Dacheris, les Lami, les Regnault ? &c. Si nous y ajoutions les grands hommes qui, sans être d’aucune société, n’en étoient ni moins illustres par leur savoir, ni moins respectables par leur probité, tels que les Kepler, les Grotius, les Gassendi, les Alexandre, les Dupins, les Pascal, les Nicole, les Arnaud, &c. Qu’on nous montre dans la foule de ces savans, & en particulier dans celle des Académiciens qui se sont succédés l’espace de près d’un siecle, les mœurs déréglées, l’orgueil & tous les désordres, que M. Rousseau prétend qui suivent la culture des Sciences, & qui la suivent toujours. Si sa proposition est vraie, les volumes & les hommes que je viens de citer, fourniront à cet Orateur une ample moisson de preuves & de lauriers ; mais si ces livres sont les productions les plus précieuses, les plus utiles qu’ayent enfanté tous les siecles précédens ; mais si tous ces savans sont de tout le siecle où ils ont vécu, les moins orgueilleux, les plus vertueux, les plus gens de bien ; il faut avouer que la cause de notre adversaire est la plus absurde qu’on ait jamais osé soutenir.

Si nous n’appréhendions pas que M. Rousseau n’imputât les citations historiques à étalage d’érudition, & ne se réservât cette espece de preuve, comme un privilege qui lui est propre, nous fouillerions à notre tour, dans ce dixieme siecle, & les suivans, où le flambeau des Science, cessa