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&c. Pourquoi ne pas faire marcher toutes ces Sciences ensemble, comme elles y vont naturellement, & comme on le pratique dans les petites écoles, dans l’éducation donnée chez les parens. On dira à l’honneur de ce siecle, que la vertu est plus commune que les talens ; que tout le monde a de la probité, & ne fait en cela que ce qu’il doit. Ce que je fais, c’est que tout le monde s’en pique.

Qu’on me dise, — le renouvellement des Sciences, & des Arts. L’Auteur manque encore ici d’exactitude. Nous convenons qu’on caresse un peu trop en France les talens agréables ; qu’une jolie voix de le Opéra, par exemple, y sera souvent plus fêtée qu’un Physicien de l’Académie. J’avoue qu’on y a trop d’égards pour une autre espece d’hommes agréables, beaucoup moins utiles encore, pour ne pas dire, tout-à-fait inutiles, nuisibles même à la société. Je veux parler de cette partie du beau monde, oisive, inappliquée, ignorante, dont le mérite consiste dans la science de la bonne grace, des airs, des manieres & des façons ; qui se croiroit déshonorée d’approfondir quelque science utile, sérieuse, qui fait consister l’esprit à voltiger sur les matieres, dont elle ne prend que la fleur ; qui met toute son étude a jouer le rôle d’homme aimable, vif, léger, enjoué, amusant, les délices de la société, un beau parleur, un railleur agréable, &c.*

[*Le François à Londres. ] & jamais celui d’homme occupé du bien public, de bon citoyen, d’ami essentiel. Si l’on ne regardoit le François que de ce mauvais côté, comme ont la bonté de le faire quelquefois nos voisins, on pourroit dire avec M. Gresset.....