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sur chacun d’eux : tout cela doit sauter aux yeux d’un lecteur intelligent ; & s’il falloit tout dire, il ne faudroit rien abréger.

CHAPITRE VIII.

Que la Polysynodie est l’administration en sous-ordre la plus naturelle.

Je m’arrête ici par la même raison sur la forme de la Polysynodie, après avoir établi les principes généraux sur lesquels on la doit ordonner pour la rendre utile & durable. S’il s’y présents d’abord quelque embarras, c’est qu’il est toujours difficile de maintenir longtems ensemble deux Gouvernements aussi différens dans leurs maximes que le monarchique & le républicain, quoiqu’au fond cette union produisît peut-être un tout parfait, & le chef-d’œuvre de la politique. Il faut donc bien distinguer la forme apparente qui règne par-tout, de la forme réelle, dont il est ici question : car on peut dire en un sens que la Polysynodie est la première & la plus naturelle de toutes les administrations en sous-ordre, même dans la Monarchie.

En effet, comme les premières lois nationales furent faites par la nation assemblée en Corps, de même les premières délibérations du Prince furent faites avec les principaux de la nation assemblés en Conseil. Le Prince a des Conseillers avant que d’avoir des Visirs ; il trouve les uns & fait les autres. L’ordre le plus élevé de l’Etat en forme naturellement le synode ou Conseil général. Quand le Monarque est élu, il n’a qu’à