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ne puis vous promettre que de la bonne volonté. Mais vois la trouverez toujours pleine & sincere. Soit dit une fois pour toutes, & lorsque vous me croirez bon à quelque chose, ne craignez pas de m’importuner. Je vous salue de tout mon cœur.

LETTRE AU MÊME.

Monquin le 14 Mars 1770.

Pauvres aveugles que nous sommes !

Ciel ! démasque les imposteurs,

Et force leurs barbares cœurs

À s’ouvrir aux regards des hommes.

Je voudrois, Monsieur, pour l’amour de vous, que l’application qu’il vous plaît de faire de votre quatrain, fût assez naturelle pour être croyable : mais puisque vous aimez mieux vous excuser, que vous accuser d’une promptitude que j’aurois pu moi-même avoir à votre place, soit ; je n’épiloguerai pas là-dessus.

Depuis l’impression de l’Emile, je ne l’ai relu qu’une fois, a il y a six ans, pour corriger un exemplaire, & le trouble continuel où l’on aime à me faire vivre, a tellement gagné ma pauvre tête, que j’ai perdu le peu de mémoire qui me restoit, & que je garde à peine une idée générale du contenu de mes Ecrits. Je me rappelle pourtant fort bien qu’il doit y avoir dans l’Emile, un passage relatif à celui que vous me citez ; mais je suis parfaitement sur qu’il n’est pas le même, parce qu’il