Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t12.djvu/631

Cette page n’a pas encore été corrigée

n’approchassent pas. À l’égard de l’étude des plantes, permettez, Madame, que je la fasse en naturaliste & non pas en apothicaire. Car, outre que je n’ai qu’une foi très-médiocre à là médecine, je connois l’organisation des plantes sur la foi de la nature qui ne ment point, & je ne connois leurs vertus médicinales que sur la foi des hommes, qui sont menteurs. Je ne suis pas d’humeur à les croire sur leur parole, ni à portée de la vérifier. Ainsi, quant à moi, j’aime cent sois mieux voir dans l’émail des prés des guirlandes pour les bergeres, que des herbes pour des lavemens. Puissai-je, Madame, aussi-tôt que le printems ramenera la verdure, aller faire dans vos cantons des herborisations qui ne pourront qu’être abondantes brillantes, si je juge par les fleurs que répand votre plume, de celles qui doivent naître autour de vous. Agréez, Madame, & faites agréer à M. le Président, je vous supplie, les assurances de tout mon respect.

Signé RENOU.*

[*C’est le nom que prit le Citoyen de Geneve dans sa retraite en Dauphiné]