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des Reines, qui sait défendre & honorer si pleinement & si noblement l’innocence avilie. Je me flatte que j’aurois reconnu de même son digne Collegue si nous nous étions connus auparavant, mais je n’ai pas eu ce bonheur ; & je ne sais si je dois m’en féliciter ou m’en plaindre, tant je trouve noble & beau, que la voix de l’équité s’éleve en ma faveur, du sein même des inconnus. Les éditeurs du factum sa de M. Hume, disent qu’il abandonne sa cause au jugement des esprits droits & des cœurs honnêtes ; c’est-là ce qu’eux & lui se garderont bien de faire ; mais ce que je fais moi, avec confiance, & qu’avec de pareils défenseurs, j’aurai fait avec succès. Cependant on a omis dans ces deux pieces des choses très-essentielles ; & on y a fait des méprises qu’on eût évitées si, m’avertissant à tems de ce qu’on vouloit faire, on m’eût demandé des éclaircissemens. Il est étonnant que personne n’ait encore mis la question sous son vrai point de vue ; il ne falloit que cela seul, & tout étoit dit.

Au reste, il est certain que la lettre que je vous écrivis a été traduite par extraits faits, comme vous pouvez penser, dans les papiers de Londres ; & il n’est pas difficile de comprendre d’où venoient ces extraits, ni pour quelle fin.

Mais voici un fait assez bizarre qu’il est fâcheux que mes dignes défenseurs n’aient pas su. Croiriez-vous que les deux feuilles que j’ai citées du St. James Chronicle ont disparu Angleterre ? M. Davenport les a fait chercher inutilement chez l’Imprimeur & dans les casés de Londres, sur une indication suffisante, par son Libraire, qu’il m’a assuré être un honnête homme, & il n’a rien trouvé. Les feuilles sont éclipsées.