Peu de chose de plus combleroit mes vœux. Moins de maux corporels, un climat plus doux, un ciel plus pur, un air serein ; sur-tout des cœurs plus ouverts où, quand le mien s’épanche, il sentît que c’est dans un autre. J’ai ce bonheur en ce moment, & vous voyez que j’en profite : mais je ne pas tout-à-fait impunément ; votre lettre me laissera des souvenirs qui ne s’effaceront pas, & qui me rendront par fois moins tranquille. Je n’aime pas les pays arides, & la Province m’attire peu ; mais cette terre en Angoumois qui n’est pas encore en rapport & où l’on petit retrouver quelquefois la nature, me donnera souvent des regrets qui ne seront pas pour elle. Bonjour, Monsieur le Marquis. Je hais les formules, & je vous prie de m’en dispenser. Je vous salue très-humblement & de tout mon cœur.
LETTRE MONSIEUR LE DUC DE GRAFFTON.
Wootton le 7 Février 1767.
Monsieur Le Duc,
Je vous dois des remerciemens que je vous prie d’agréer. Quoique les droits qu’on avoit exigés pour mes livres à la douane, me parussent forts pour la chose & pour ma bourse, j’étois bien éloigné d’en demander & d’en desirer le remboursement. Vos bontés, très-gratuites sur ce point, en sont d’autant plus obligeantes ; & puisque vous voulez que j’y reconnoisse