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LETTRE À MYLORD MARÉCHAL.

Le 9 Août 1766

Les choses incroyables que M. Hume écrite à Paris sur mon compte, me sont présumer que, s’il l’ose, il ne manquera pas de vous en écrire autant. Je ne suis pas en peine de ce que vous en penserez. Je me flatte, Mylord, d’être assez connu de vous, & cela me tranquillise. Mais il m’accuse avec tant d’audace d’avoir refusé malhonnêtement la pension après l’avoir acceptée, que je crois devoir vous envoyer une copie fidelle de la lettre que j’écrivis à ce sujet à M. le Général Conway.*

[*Celle du 12 Mai 1766.] J’étois bien embarrassé dans cette lettre, ne voulant pas dire la véritable cause de mon refus, & ne pouvant en alléguer aucune autre. Vous conviendrez, je m’assure, que si l’on peut s’en tirer mieux que je ne fis, on ne peut du moins s’en tirer plus honnêtement. J’ajouterois qu’il est faux que j’aye jamais accepté la pension. J’y mis seulement votre agrément pour condition nécessaire, & quand cet agrément fut venu, M. Hume alla en-avant sans me consulter davantage. Comme vous ne pouvez savoir ce qui s’est passé en Angleterre à mon égard depuis mon arrivée, il est impossible que vous prononciez dans cette affaire, avec connoissance, entre M. Hume & moi ; ses procédés secrets sont trop incroyables, & il n’y a personne