Ils viennent d’un bon pere qui, non plus que celui dont il est l’image, n’attend pas que ses enfans lui demandent leur pain quotidien.
Je n’entends point ce que vous me dites d’une prétendue charge que les habitans de Derbyshire m’ont donnée. Il n’y a rien de pareil, je vous assure ; & cela m’a tout l’air d’une plaisanterie que quelqu’un vous aura faite sur mon compte ; du reste je suis très-content du pays & des habitans, autant qu’on peut l’être à mon âge d’un climat & d’une maniere de vivre auxquels on n’est pas accoutumé. J’espérois que vous me parleriez un peu de votre maison & de votre jardin, ne fût-c qu’en faveur de la botanique. Ah ! que ne suis-je à portée de ce bienheureux jardin, dût mon pauvre sultan le fourrager un peu comme il fit celui de Colombier !
LETTRE À M. GUY.
Wootton le 2 Août 1766.
Je me serois bien passé, Monsieur, d’apprendre les bruits obligeans qu’on répand à Paris sur mon compte ; & vous auriez bien pu vous passer de vous joindre à ces cruels amis qui se plaisent à m’enfoncer vingt poignards dans le cœur. Le parti que j’ai pris de m’ensevelir dans cette solitude, sans entretenir plus aucune correspondance dans le monde, est l’effet de ma situation bien examinée. La ligue qui s’est formée contre moi,