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LETTRE À MY LORD***.

Le 7 Avril 1766.

Ce n’est plus de mon chien qu’il s’agit, Mylord, c’est de moi-même. Vous verrez par la lettre ci-jointe pourquoi je souhaite qu’elle paroisse dans les papiers publics, sur-tout dans le St. James Chronicle, s’il est possible. Cela ne sera pas aisé, selon mon opinion, ceux qui m’entourent de leurs embûches ayant ôté à mes vrais amis & à moi-même tout moyen de faire entendre la voix de la vérité. Cependant, il convient que le public apprenne qu’il y a des traîtres secrets qui, sous le masque d’une amitié perfide, travaillent sans relâche à me déshonorer. Une fois averti, si le public veut encore être trompé, qu’il le soit. Je n’aurai plus rien à lui dire. J’ai cru, Mylord qu’il ne seroit pas au-dessous de vous de m’accorder votre assistance en cette occasion. À notre premiere entrevue, vous jugerez si je la mérite, & si j’en ai besoin. En attedant, ne dédaignez pas ma confiance, on ne m’a pas appris à la prodiguer ; les trahirons que j’éprouve doivent lui donner quelque prix.