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infirme ; je ne suis point préparé pour un long voyage, & mes affaires demanderoient quelques préparations ; j’aurois souhaité Monsieur, qu’il vous eût plu de me marquer si l’on m’ordonnoit de partir sur-le-champ, ou si l’on vouloit bien m’accorder quelques semaines pour prendre les arrangemens nécessaire à ma situation. En attendant qu’il vous plaise de me prescrire un terme, que je m’efforcerai même d’abréger, je supposera qu’il m’est permis de séjourner ici jusqu’à ce que j’aye mis l’ordre le plus pressant à mes affaires ; ce qui me rend ce retard presque indispensable, est que sur les indices que je croyois surs, je me suis arrangé pour passer ici le reste de ma vie, avec l’agrément tacite du Souverain. Je voudrois être sûr que ma visite ne vous déplairoit pas ; quelque précieux que me soient les momens en cette occasion, j’en déroberai de bien agréables pour aller vous renouveller, Monsieur, les assurances de mon respect.

LETTRE AU MÊME.

À l’Isle de St. Pierre, le 20 Octobre 1765.

MONSIEUR,

Le triste état où je me trouve, & la confiance que j’ai dans vos bontés, me déterminent à vous supplier de vouloir bien faire agréer à Leurs Excellences une proposition qui tend à me délivrer une fois pour toutes, des tourmens d’une vie orageuse,