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fait, j’avois depuis long-tems résolu d’y renoncer ; quand l’Emile parut j’avois déclaré à tous mes amis à Paris, à Geneve & ailleurs que c’étoit mon dernier ouvrage, & qu’en l’achevant je posois la plume pour ne la plus reprendre. Beaucoup de lettres me restent où l’on cherchoit à me dissuader de ce dessein. En arrivant ici j’avois dit la même chose à tout le monde, à vous- même ainsi qu’à M. de M. Il est le seul qui se soit avisé de transformer ce propos en promesse, & de prétendre que je m’étois engagé avec lui de ne plus écrire, parce que je lui en avois montré l’intention. Si je lui disois aujourd’hui que je compte aller demain à Neufchâtel, prendroit-il acte de cette parole, & si j’y manquois m’en seroit-il un procès ? C’est la même chose absolument, & je n’ai pas plus rongé à faire une promesse à M. de M. qu’à vous d’une résolution dont j’informois simplement l’un & l’autre.

M. de M. oseroit-il dire qu’il ait entendu la chose autrement ? Oseroit-il affirmer, comme il l’ose faire entendre que c’est sur cet engagement prétendu qu’il m’admit à la Communion ? La preuve du contraire est qu’à la publication de ma lettre à M. l’Archevêque de Paris, M. de M. loin de m’accuser de lui avoir manqué de parole, fut très-content de cet ouvrage, & qu’il fit l’éloge à moi-même & à tout le monde, sans dira alors un mot de cette fabuleuse promesse qu’il m’accuse aujourd’hui de lui avoir faite auparavant. Remarquez pourtant que cet écrit est bien plus sort sur les mysteres & même sur les miracles que celui dont il fait maintenant tant de bruit. Remarquez encore que j’y parle de même en mon nom, & non plus au nom du Vicaire. Peut-on chercher des sujets d’excommunication dans