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vous mêlez plus de leurs affaires, car ce ne sont point les vôtres. Ils ont grand soin de le déclarer tous les jours en vous reniant pour leur frere, en protestant que votre Religion n’est pas la leur.”

Si vous voyez, Monsieur, ce que j’aurois de solide à répondre à ce discours, ayez la bonté de me le dire ; quant à moi je ne le vois pas. Et puis, que sais-je encore ? Peut-être en voulant les défendre, avancerois-je par mégarde quelque hérésie, pour laquelle on me seroit saintement brûler. Enfin, je suis abattu, découragé, souffrant, & l’on me donne tant d’affaires à moi-même, que je n’ai plus le tems de me mêler de celles d’autrui.

Recevez mes salutations, Monsieur, je vous supplie, & les assurances de mon respect.

LETTRE À M. L. P. D. W.

Motiers le 26 Mai 1764.

Je reçois avec reconnoissance le livre que vous avez eu la bonté de m’envoyer ; & lorsque je relirai cet ouvrage, ce qui j’espere, m’arrivera quelquefois encore, ce sera toujours dans l’exemplaire que je tiens de vous. Ces entretiens ne sont point de Phocion, ils sont de l’Abbé de Mably, frere de l’Abbé de Condillac, célebre par d’excellens livres de Métaphysique, & connu lui-même par divers ouvrages de Politique, très-bons aussi dans leur genre.

Cependant on retrouve quelquefois dans