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Quant à vous, Monsieur, & à votre estimable société, je suis toujours à votre égard dans les mêmes dispositions où je vous écrivis de Montmorenci ; je prendrai toujours un véritable intérêt au succès de votre entreprise ; & si je n’avois formé l’inébranlable résolution de ne plus écrire, à moins que la furie de mes persécuteurs ne me force à reprendre enfin la plume pour ma défense, je me serois un honneur & un plaisir d’y contribuer ; mais, Monsieur, les maux & l’adversité on achevé de m’ôter le peu de vigueur d’esprit, qui m’étoit restée ; je ne suis plus qu’un être végétatif, une machine ambulante, il ne me reste qu’un peu de chaleur dans le cœur pour aimer mes amis & ceux qui méritent de l’être ; j’eusse été bien réjoui d’avoir à ce titre le plaisir de vous embrasser.

LETTRE À M. DE MONTMOLLIN.

Motiers le 24 Août 1762.

MONSIEUR,

Le respect que je vous porte, & mon devoir comme votre paroissien m’oblige, avant d’approcher de la Ste. Table, de vous faire de mes sentimens, en matiere de soi, une déclaration devenue nécessaire par l’étrange préjugé pris contre un de mes écrits, (sur un requisitoire calomnieux, dont on n’apperçoit pas les principes détestables).

Il est fâcheux que les Ministres de l’Evangile se fassent en