Si jamais l’occasion se présente de profiter de votre invitation, j’irai, Madame, avec grand plaisir vous rendre visite & prendre du café chez vous ; mais ce ne sera pas, s’il vous plaît, dans la tasse dorée de M. de Voltaire ; car je ne bois point dans la coupe de cet homme-là.
Agréez, Madame, que je vous réitere mes très-humbles remerciemens & les assurances de mon respect.
LETTRE À M. M***.
Montmorenci, Mars 1761.
Il faudroit être le dernier des hommes pour ne pas s’intéresser à l’infortunée Louison. La pitié, la bienveillance que, ton honnête historien m’inspire pour elle, ne me laissent pas douter que son zele à lui-même ne puise être aussi pur que le mien ; & cela supposé, il doit compter sur toute l’estime d’un homme qui ne la prodigue pas. Graces au Ciel, il se trouve dans un rang plus élevé, des cœurs aussi sensibles, & qui ont à la fois le pouvoir & la volonté de protéger la malheureuse, mais estimable victime de l’infamie d’un brutal. M. le Maréchal de Luxembourg & Madame la Maréchale à qui j’ai communiqué votre lettre, ont été émus ainsi que moi à sa lecture ; ils sont disposés, Monsieur, à vous entendre & à consulter avec vous ce qu’on peut, & ce qu’il convient de faire pour tirer la jeune personne de la détresse où elle est. Ils retournent à Paris après Pâques. Allez, Monsieur, voir ces dignes &