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des hommes, avec les excès qui peuvent les avilir, les actes de vertu qui les honorent. Enchanté de vos ouvrages Monsieur, & desirant d’affermir, dans mon cœur les sentimens qui sont si naturels dans le vôtre, je n’ai fait que ce que j’ai dû, & sans l’ordre du Roi de Pologne, qui m’a chargé de vous faire passer sa lettre, je n’aurois point osé vous faire connoître tout mon zele.

Vous me promettez, Monsieur, de me recevoir quand j’irai à Paris, & moi je vous promets de vous écouter avec confiance, & de travailler de bonne soi à me rendre digne d’être votre ami.

Pardonnez-moi d’avoir donné plusieurs copies de la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire ; malgré l’estime trop honorable pour moi que vous m’y témoignez, je sens qu’on doit m’oublier en lisant cette lettre, & ne s’occuper que du grand homme qui s’y montre tout entier pour faire rougir le vice, & pour le triomphe de la vertu. J’ai l’honneur d’être avec la plus haute estime & l’attachement le plus sincere,

Monsieur, votre &c.