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remarquer, mais qui frappent maintenant de surprise & d’effroi tous ceux qui, mieux instruits les lisent comme il convient.

Rousseau.

Des passages horribles ! J’ai lu ces livres avec grand soin, mais je n’y en ai point trouvé de tel, je vous jure. Vous m’obligeriez de m’en indiquer quelqu’un.

Le François.

Ne les ayant pas lus c’est ce que je ne saurois faire : mais j’en demanderai la liste à nos Messieurs qui les recueilles & je vous la communiquerai. Je me rappelle seulement qu’on cite une note de l’Emile ou il enseigne ouvertement l’assassinat.

Rousseau.

Comment, Monsieur, il enseigne ouvertement l’assassinat, & cela n’a pas été remarque de la premiere lecture ! Il faloit qu’il eût en effet des lecteurs bien prévenus ou bien distraits. Et ou donc avoient les yeux les Auteurs de ces sages & graves Réquisitoires sûr lesquels on l’a si régulièrement décrété ? Quelle trouvaille pour eux ! quel regret de l’avoir manquée !

Le François.

Ah c’est que ces livres étoient trop pleins de choses à reprendre pour qu’on pût tout relever.

Rousseau.

Il est vrai que le bon le judicieux Joli de Fleuri, tout plein de l’horreur que lui inspiroit le système criminel de la Religion naturelle ne pouvoit gueres s’arrêter à des bagatelles