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prouve aujourd’hui non moins victorieusement qu’il n’y a point eu de vols partiels, que cette piece, toute de la même main a été volée en entier par celui qui se l’attribue. Soit donc ; car l’une & l’autre de ces vérités contradictoires est égale pour mon objet. Mais enfin quel est-il donc, ce véritable auteur ? Est-il François, Suisse, Italien, Chinois ?

Le Françoise.

C’est ce que j’ignore ; car on ne peut gueres attribuer cet ouvrage à Pergolese, comme un Salve Regina.....

Rousseau.

Oui, j’en convois un de cet Auteur, & qui même a été grave....

Le Françoise.

Ce n’est pas celui-la. Le Salve dont vous parlez, Pergolese l’a fait de son vivant, & celui dont je parle en est un autre qu’il a fait vingt ans après sa mort, & que J. J. s’approprioit en disant l’avoir fait pour Mlle. Fel, comme beaucoup d’autres motets que le même J. J. dit ou dira de même avoir faits depuis lors, & qui par autant de miracles de M. d’Alembert sont & seront toujours tous de Pergolese dont il évoque l’ombre quand il lui plaît.

Rousseau.

Voila qui est vraiment admirable. Oh je me doutois depuis long-tems que ce M. d’Alembert devoit être un saint à miracles, & je parierois bien qu’il ne s’en tient pas à ceux-la. Mais, comme vous dites, il lui sera néanmoins difficile, tout