COPIE
Du Billet circulaire dont il est parlé dans l’Écrit précédent.
À tout François aimant encore la
justice et la vérité.
François ! Nation jadis aimable & douce, qu’êtes-vous
devenus ? Que vous êtes changés pour un étranger
infortuné, seul, à votre merci, sans appui, sans
défenseur, mais qui n’en auroit pas besoin chez un peuple
juste ; pour un homme sans fard & sans fiel, ennemi
de l’injustice, mais patient à l’endurer, qui jamais n’a
fait ni voulu ni rendu de mal à personne, & qui depuis
quinze ans plongé traîné par vous dans la fange de l’opprobre
& de la diffamation, se voit se sent charger à l’envi
d’indignités inouies jusqu’ici parmi les humains, sans
avoir pu jamais en apprendre au moins la cause ! C’est
donc-là votre franchise votre douceur votre hospitalité ?
Quittez ce vieux nom de Francs ; il doit trop vous faire
rougir. Le persécuteur de Job auroit pu beaucoup apprendre
de ceux qui vous guident dans l’art de rendre
un mortel malheureux. Ils vous ont persuadé, je n’en