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ne sera ni à M. d’A***.

[Alembert] ni à ses suppôts, ni à tous vos Messieurs que je m’adresserai, mais je serai rechercher sûr les lieux par des personnes non suspectes, c’est-a- dire, qui ne soient pas de leur connaissance s’il y a des preuves authentiques que ces ouvrages ont existe avant que J. J. les ait donnes pour être de lui.

Voila la marche que le bon sens m’oblige de suivre pour vérifier les délits les pillages & les imputations de toute espece dont on n’a cessé de le charger depuis la formation du complot, & dont je n’apperçois pas auparavant le moindre vestige. Tant que cette vérification ne me sera pas possible, rien ne sera si aise que de me fournir tant de preuves qu’on voudra auxquelles je n’aurai rien à répondre, mais qui n’opéreront sûr mon esprit aucune persuasion.

Pour savoir exactement quelle soi je puis donner à votre prétendue évidence, il faudroit que je connusse bien tout ce qu’une génération entiere liguée contre un seul homme totalement isole peut faire pour se prouver à elle-même de cet homme-la tout ce qu’il lui plaît, & par surcroît de précaution en se cachant de lui très-soigneusement. À forcé de tems d’intrigue & d’argent de quoi la puissance & la ruse ne viennent elles point à bout, quand personne ne s’oppose à leurs manœuvres, quand rien n’arrête & ne contremine leurs sourdes opérations ? À quel point ne pourroit-on point tromper le public si tous ceux qui le dirigent, soit par la forcé soit par l’autorité soit par l’opinion s’accordoient pour l’abuser par de sourdes menées dont il seroit hors d’état de pénétrer le secret ? Qui est-ce qui à détermine jusqu’ou des conjures puissans nombreux