moyen qui pût y suppléer peut-être, & ce qui est heureux, ce moyen est déjà dans l’esprit de votre institution. Que la séparation des deux Polognes soit aussi marquée que celle de la Lithuanie : ayez trois Etats réunis en un. Je voudrois s’il étoit possible que vous en eussiez autant que de Palatinats ; formez dans chacun autant d’administrations particulières. Perfectionnez la forme des Diétines, étendez leur autorité dans leurs Palatinats respectifs ; mais marquez-en soigneusement les bornes, & faites que rien ne puisse rompre entr’elles le lien de la commune législation & de la subordination au Corps de la République. En un mot, appliquez-vous à étendre & perfectionner le système des Gouvernemens fédératifs, le seul qui réunisse les avantages des grands & des petits Etats, & par là le seul qui puisse vous convenir. Si vous négligez ce conseil, je doute que jamais vous puissiez faire un bon ouvrage.
CHAPITRE VI.
Question des trois ordres.
Je n’entends guère parler de Gouvernement sans trouver qu’on remonte à des principes qui me paroissent faux ou louches. La République de Pologne a-t-on souvent dit & répété, est composée de trois ordres : l’ordre Equestre, le Sénat & le Roi. J’aimerois mieux dire que la nation Polonoise est composée de trois ordres ; les nobles qui sont tout, les bourgeois qui ne sont rien, & les paysans qui sont moins