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visant le Gouvernement ; car alors toutes ses parties n’ont pas moins d’autorité sur les sujets, & leur division les rend toutes ensemble moins fortes contre le Souverain.

On previent encore le même inconvénient en établissant des magistrats intermédiaires, qui, laissant le Gouvernement en son entier, servent seulement à balancer les deux Puissances & à maintenir leurs droits respectifs. Alors le Gouvernement n’est pas mixte, il est tempéré.

On peut remédier par des moyens semblables à l’inconvénient opposé, & quand le Gouvernement est trop lâche, ériger des Tribunaux pour le concentrer. Cela se pratique dans toutes les Démocraties. Dans le premier cas on divise le Gouvernement pour l’affoiblir, & dans le second pour le renforcer ; car les maximum de force & de foiblesse se trouvent également dans les Gouvernemens simples, au lieu que les formes mixtes donnent une force moyenne.


CHAPITRE VIII.

Que toute forme de Gouvernement n’est pas propre à tout pays.


La liberté n’étant pas un fruit de tous les Climats n’est pas à la portée de tous les peuples. Plus on médite ce principe établi par Montesquieu, plus on en sent la vérité. Plus on le conteste, plus on donne occasion de l’établir par de nouvelles preuves.

Dans tous les Gouvernemens du monde la personne pu-