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ce qu’on est contraint de fixer son imagination d’octave en octave pour sauter de là à l’intervalle suivant, ce qui s’appelle suppléer de génie au vice de l’expression.

D’ailleurs, quand à force de pratique on viendrait à bout de lire aisément tous les genres d’intervalles  ; de quoi vous servira cette connaissance tant que vous n’aurez point de règle assurée pour en distinguer l’espèce ? Les tierces et les sixtes majeures et mineures, les quintes et les quartes diminuées et superflues, et en général tous les intervalles de même nom, justes ou altérés sont exprimés par la même position indépendamment de leur qualité, ce qui fait que suivant les différentes situations des deux demi-tons de l’octave qui changent de place à chaque ton et à chaque clé, les intervalles changent aussi de qualité sans changer de nom ni de position, de là l’incertitude sur l’intonation et l’inutilité de l’habitude dans les cas où elle serait la plus nécessaire.

Quelle doit être la grande attention du musicien dans l’exécution ? C’est sans doute d’entrer dans l’esprit du compositeur, et de s’approprier ses idées