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— Voici le jardin de grand’mère,
ce jardin où l’on dit
qu’il y avait du lierre d’une espèce si rare.
Évelyne est assise à l’ombre du pommier.
La voici qui essaie
un mantelet devant le miroir.
La voici qui met un collier.
(Comme ses cheveux sont longs !)
C’est le soir, assise au balcon
elle regarde, je crois, le coucher du soleil.
C’est le matin, elle passe un jupon.
Ici, elle porte un poupon dans les bras
(est-ce moi ?)
Ici, elle écrit une lettre.
Elle arrose les plates-bandes.
Elle cueille un bouquet.
Á quoi réfléchit-elle,
debout, toute prête à sortir,
un doigt contre la tempe ?

— Oh ! ces vieilles modes charmantes !
Ces robes de toutes les couleurs,
rose, lilas, fraise écrasée,
chamois, vert-jade, bleu de roy,
les unes à rayures, d’autres semées de fleurs.