excellent et qu’on peut consulter avec confiance, sur tout ce qui n’est pas expliqué dans celui-ci.
De cette forme bien établie il résultera deux grands avantages. L’un, de ne confier l’administration qu’au petit nombre, ce qui permet le choix des gens éclairés. L’autre, de faire concourir tous les membres de l’État à l’autorité suprême, ce qui, mettant tout le peuple dans un niveau parfait, lui permet de s’épancher sur toute la surface de l’île et de la peupler partout également. C’est ici la maxime fondamentale de notre institution. Rendons-la telle qu’elle maintienne la population partout en équilibre, et par cela seul nous l’aurons rendue aussi parfaite qu’elle puisse l’être. Si cette maxime est bonne, nos règles deviennent claires, et notre ouvrage se simplifie à un point étonnant. Une partie de cet ouvrage est déjà faite, nous avons moins d’établissements que de préjugés à détruire ; il s’agit moins de changer que d’achever. Les Génois eux-mêmes ont préparé votre institution, et, par un soin digne de la Providence, en croyant affermir la tyrannie, ils ont fondé la liberté. Ils vous ont ôté presque tout commerce ; et, en effet, ce n’est pas maintenant le temps d’en avoir. S’il était ouvert au dehors, il faudrait l’interdire jusqu’à ce que votre constitution eût pris son assiette, et que le dedans vous fournît tout ce que vous pouvez en tirer. Ils ont gêné l’exportation de vos denrées ; votre avantage n’est point qu’elles soient exportées, mais qu’il naisse dans l’île assez d’hommes pour les consommer.
Les pièves et jurisdictions particulières qu’ils ont formées ou commencées pour faciliter le recouvrement des impôts, sont le seul moyen possible d’établir la démocratie dans tout un peuple qui ne peut s’assembler à la fois dans