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des choses. Je ne puis guère être assez tranquille cette année pour vous rien proposer ; mais vous serait-il possible, l’année prochaine, de vous ménager un passage par ce pays ? J’ai dans la tête que nous nous verrions avec plaisir, et que nous nous quitterions contents l’un de l’autre. Voyez, puisque voilà l’hospitalité établie entre nous. Venez user de votre droit. Je vous embrasse.

LETTRE X

M. DE BUTTAFUOCO À J. J. ROUSSEAU.
Vescovado, 19 octobre 1765.

Il y a déjà bien du temps, monsieur, que j ai reçu votre dernière lettre, et celle qui y était incluse pour M. Paoli. Nous avons appris avec un extrême plaisir, l’un et l’autre, la protection confirmée du roi de Prusse. Le grand roi, le grand philosophe ne peut faire que de grandes choses, parmi lesquelles la sûreté qu’il vous accorde dans ses États ne sera pas la plus petite et ne lui fera pas le moins d’honneur.

J’ai tardé à vous écrire. Je comptais passer en France et vous aller voir. Comme cela est différé, je me hâte devous donner de mes nouvelles. Vous m’inspirez une bien bonne idée d’un petit manuscrit daté de Vescovado. Mais, monsieur, il n’est pas de moi ; il est à vous, à Machiavel et au président de Montesquieu. Je n’ai que le faible mérite d’avoir cousu vos idées. Trop heureux si ce travail est adoptable au pays pour lequel j’ai fait cette recherche ! Au