Page:Rousseau - Œuvres et correspondance inédites éd. Streckeisen-Moultou.djvu/491

Cette page n’a pas encore été corrigée

LETTRES I.NÉDITES. 465

cela dune grande course, je vous serai obligé de m’en apporter. À tout événement, j’attendrai dimanche jusqu’à deux heures. Je vous salue et je vous embrasse de tout mon cœur.

LIX

À .MADAMG LE CHAMBillER.

Ti-ye, le li novembre 17t>7.

Rassurez-vous, madame ; tranquillisez-vous, excellente mère, sur Tétat de M. votre fils *. Vous aurez la preuve au- jourd’hui par lui-même de son rétablissement. Il est tel que, sans Tenflure de ses pieds qui dure encore, il serait, à peu de faiblesse près qui lui reste, en état de reprendre sa vie ordinaire. Nous avons hier dîné ensemble, et nous sommes amusés dans l’après-midi à divei*s jeux. Son mal était une attaque de goutte remontée dont il ne connaissait point les effets, et qui Ta prodigieusement effarouché. Il s’est cru mort ; il me l’a fait croire à moi-même, et de là les terreurs indiscrètes que j’ai pu vous donner dans mes lettres à M. Jeannin. Enfin il est guéri ; son corps du moins est guéri. Nous vous le rendons^ contre son espérance, et presque malgré lui ; car, préoccupé que son mal n’était pas la goutte, il soutenait qu’on prenait le change, qu’on le traitait d’un mal qu’il n’avait pas, et qu’on ne voulait pas faire attention à celui qu’il avait. Enfin nous l’avons guéri, du moins nous l’avons guéri du mal qu’il ne s’est

  • L’Auteur parle ici de son ami du Peyrou, fils d’un premier lit de ma-

dame le Chambricr, et qui était venu le voir à Trye. ; ^ote de F Éditeur.)