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LETTRES INÉDITES. 441

VOUS demander vos avis et même vos bons offices. Je ne puis, sans m’exposer à de continuelles inquiétudes, aller au château de Brie profiter de votre obligeante hospitalité ; d’ailleurs j’ai résolu, pour des raisons très-foiles, de ne plus habiter que chez moi, en payant. Mais daignez me marquer si je puis paisiblement traverser la France pour me rendre en Italie, mon dessein étant d’aller dans l’Élat de Venise chercher enfin ce repos durable qui me fuit depuis si longtemps. Je ne dis pas que je ne m’arrêtasse avec le plus grand plaisir en route, si l’on voulait bien m’y laisser vivre en paix dans un coin : mais, comme je n’espère point cette grâce, je crois pouvoir attendre au moins de l’humanité du gouvernement qu’on voudra bien me laisser le passage libre; car tout ce qui est droit pour tout autre est toujours grâce pour moi. J’ose vous supplier de vouloir bien prendre là-dessus les éclaircissements suffisants pour m’assurer que je puis tenter ce trajet sans déplaire. Si vous pouvez, monsieur, faire en ma faveur cette œuvre de cha- rité, donnez-moi réponse, je vous supplie, à Bruxelles, où je vais de ce pas, craignant, malgré mon extrême lassi- tude, moins les détours que les risques. Mon adresse est à Jean Talas, chez Krysta, à la montagne de la Cour, à Bruxelles. Pardon, monsieur, si dans cette marche tumul- tueuse je ne vous parle que de moi. J’ai le cœur plein de vous ; mais, dans les moments tels que celui-ci, il faut dire ce qui presse le plus. Rien, après cela, ne me pressera da- vantage que de vous prouver, monsieur, mon attachement et mon respect.