Page:Rousseau - Œuvres et correspondance inédites éd. Streckeisen-Moultou.djvu/460

Cette page n’a pas encore été corrigée

434 LETTRES INÉDITES.

que pour remercier vos dames et vos messieurs de leurs complaisances réitérées. J’en suis empêché par Tembarras des richesses, c’esl-à-dire par le soin de faire une malle et d’écrire des lettres d’affaires qui ne peuvent se renvoyer. La perte, monsieur, sera pour moi seul, il n’y en aura point pour la pièce ; l’intelligence et la bonne volonté des acteurs m’en répondent. Excusez-moi, de grâce, et sup- pléez à ce que j’aurais voulu dire. Dites, monsieur, je vous prie, aux actrices que, tout barbon que je suis, je ne puis me repentir d’un péché de jeunesse ^ qui trouve encore d’aussi aimables complices ; dites à tous les acteurs qu’il est digne de leur talent de relever une pièce déjà tombée, de faire quelque chose de rien. Si le public est assez in- dulgent pour voir sans dédain ce barbouillage, l’auteur sait d’avance à qui sera dû cet honneur, et n’en sera pas plus épris de lui-même.

Je compte, monsieur, avoir demain le plaisir de vous voir et de vous remercier des honnêtetés dont vous m’avez comblé. Vous avez trop contribué, monsieur, à me rendre le séjour de Strasbourg agréable pour ne pas avoir part au regret que j’ai de quitter cette ville. Bien des salutations, je vous prie, à madame de Villeneuve, et recevez, monsieur, les miennes de tout mon cœur.

  • Il appelle ainsi son Narcisse j que quelques amateurs s’amusèrent à re-

présenter chez M. de Villeneuve pour fêter Rousseau, qui du reste n’assista point à la représentation. (Note de V Éditeur.)