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428 LETTRES INÉDITES.

malheurs peut m’entraîner, je veux rester libre et j’ai déjà assez de mes misères sans m’ôter encore les ressources qui peuvent les adoucir. Ce que je promets à toute la terre est de ne jamais rien faire qui ne soit honnête et juste : je ne promets rien de plus qu’à moi seul.

Je n’ai point écrit à mylord Mareschal sur la suite de cette affaire, de crainte d’ajouter à ses obligeantes inquié- tudes ; je savais que des plumes pleines de zèle ne lui ren- daient un compte que trop fidèle de ce qui se passait. Maintenant que je regarde cette tracasserie monastique comme apaisée, et qu’il ne me reste qu’à lui parler des honnêtes gens à qui je suis redevable de mon repos, je vais m’acquitter d’un devoir si doux, tant envers MM. Meuron, de Pury, qu’envers un troisième que je vous prie, mon- sieur, d’assurer de toute ma reconnaissance et de mon plus parfait attachement.

XXXV

À M. DE LUC, PÈRE.

Hotiers, 22 août 1765.

Je suis très-sensible, mon cher et bon ami, à la conti- nuation des témoignages de votre amitié, et à Taltention que vous avez eue, vous et M. d’Yvernois, de m’envoyer des copies relatives à l’affaire dans laquelle vous et vos bons concitoyens vous trouvez embarqués. Je persiste à croire qu’il eût été plus utile au bien commun que toutes ces démarches eussent été faites plus tôt, ou qu’elles n’eus- sent point du tout été faites, parce qu’il me semble impos- sible que leur peu de succès que j’ai bien prévu ne com-