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426 LETTRES INÉDITES.

Genève subsistent. Vos messieurs, justes et bons naturel- lement) cèdent trop aisément auii impulsîims étrangères. Un bruit calomnieux, uae rumem* sans fondement, suffisent pour échauUer toutes les têtes et pour faire prendre un parti violent avant que de rien approfondir. Mes ennemis^ qui connaissent cette pente à s*éraouvoir, l’exciteront in- cessamment par de nouveaux mensonges ; ils m attribue- ront tous les joui^ ceci ou cela, et si je ne veux être à tout moment leur victime, il faudra passer ma vie à me défen- dre, à répondre, à me désavouer. Le corps usé, lame abattue, j’ai besoin d’un repos que rien ne puisse troubler, et ce n’est pas ici que je puis l’attendis. D’ailleurs, je n’ai point pris mon parti de moi-même ; j’ai consulté mylord Mareschal, il est de mon avis ; j’ai pris quelques arrange- ments en conséquence et les choses sont trop avancées pour pouvoir m’en dédire si aisément.

L’engagement que vous me proposez- de prendre auprès du conseil d’État me répugnerait d’autant moins que cet engagement est déjà pris avec moi-même. Mais depuis l’offre que je fis à la classe et qu’elle reçut si malhonnê- tement, j’ai mieux réfléchi à l’inconvénient de se lier, ainsi par des promesses, sur l’exécution desquelles on peut chicaner l’homme le plus fidèle à les accomplir. Rien n’est plus éloigné de mon goût et de mes principes que des écrits médisants et satiriques qui aient des applications particu- lières, et il n’a pas fallu moins que le devoir le plus pres- sant et les sollicitations les plus vives pour me forcer à faire mon apologie et celle de la bourgeoisie de Genève*, contre les indignes clameurs de mes oppresseurs. À cela

  • n veut parler ici des IjCttres de la Montagne. [Note de l’Éditeur.)