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LETTRES INÉDITES. 425

blables au vôtre, ni plus ni moins. Ce bruit est une petite ruse de ces messieurs, mais elles ne s’en sont pas moins débitées. Je sais depuis longtemps que ces messieurs du pays de Vaud ne peuvent pardonner à la bourgeoisie de •Genève d’oser défendre un reste de liberté qu’ils n’ont plus. Ils sont comme le renard à qui l’on avait coupé la queue, et qui voulait qu’on la coupât à tous les renards. Pour moi, malgré leur colère, et n’en déplaise à mesde- moiselles vos nièces, je veux tâcher de conserver la mienne jusqu’à la fin.

Vous savez, très-cher papa, avec quel empressement je reçois tout ce qui se renomme de vous. Ainsi, MM. de Muisseck^ en feraient une épreuve assurée quand leur propre mérite ne leur servirait pas de passe-port. La recon- naissance que je dois à M. Tscharner*et l’estime qui lui est due par tout le monde sont encore des titres que je n’oublierai pas en le recevant. Quoiqu’à ne vous rien dis- simuler, je trouve que ces messieurs ressemblent un peu aux moines qui, séparément, sont les meilleurs du monde, et tous ensemble ne valent pas le diable.

Bonjour, papa ; mes hommages à tout ce qui vous appar- tient.

On* m’apprend dans l’instant que madame Boy de la tour a été malade. J’en suis en peine. Si vous avez de ses nou- velles, je vous prie instamment de m’en donner.

’ Recommandés à Rousseau par MM. Roguin et Tscharner.

  • Voyez plus haut, la lettre à M. Tscharner. [Notes de VÉditeur.)