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Âi LETTRES INÉDITES.

sent qu’une explication vous serait due et qu’il ne lui est pas permis de la donner. Daignez, monsieur, voir avec la même bonté sa retenue et ma franchise et délivrer deux . cœurs honnêtes du poids d’un tort qu’ils n’eurent jamais.

XXVII

À M. COINDET.

Moliers, 30 décembre 1764.

C’est bien moins ma faute, moasieur, que celle de ma situation, si j’ai tardé si longtemps à répondre à votre lettre et à vous remercier des jolies estampes que vous m’avez envoyées la première fois et depuis lesquelles j’en ai reçu encore trois autres, dont je partage avec grand plaisir le remercîment entre vous, et l’obligeante main dont elles me viennent. Quoique toutes me soient agréables, une surtout m’est très-précieuse, et il n’est pas difficile de juger que c’est le portrait de cette personne imique sur la terre, que son mari sait être parfaite et qui l’ignore elle- même.

Je ne disputerai point sur le cadeau que vous voulez me faire des autres estampes, et je l’accepte de tout mon cœur ; mais quant à celle qui est encadrée, en l’acceptant de même avec plaisir, je vous prie que la monture soit ex ;cep- tée„et si vous voulez que je ne vous croie pas mes petites commissions importunes, marquez-moi le prix du cadre et du verre, et je consens de ne vous rembourser que cela, à condition que pour l’avenir vous me tiendrez la parole que vous m’avez donnée.

J’ai reçu de M. Watelet une lettre dont je vois que vous