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LETTRES INÉDITES. 387

OÙ je suis me forçant à vivre seul, il convient pour vous et pour moi que vous suspendiez vos visites jusqu’à un meil- leur temps. Je vous embrasse.

XI

AU MÊME.

Ce vendredi (1761).

Pourquoi, cher concitoyen, avez-vous douté que. je n’ac- ceptasse du travail de mon métier ? Je n’en ai pas changé et n’en changerai pas. Ainsi acceptez sans balancer, pourvu toutefois que vous ayez soin de prévenir la pratique que je suis un peu cher, que la musique pour le clavecin coûte plus à copier que d’autre, et que, n’ayant pas eu du papier réglé de reste, on me le déduit et le prix se réduit sur la copie. Que si, par hasard, ces pièces étaient de la musique française, ne les acceptez pas, parce que je ne copie cette musique que faute d’autre travail, et que je ne suis pas à présent dans ce cas ; sans compter que les pièces de clavecin françaises sont si hideusement hérissées de notes, qu’elles ne font pas moins de mal aux yeux qu’aux oreilles.

Adieu ; à dimanche, 18, avec M. Lemierre. Je vous embrasse.

XII

AU MÊME.

Ce vendredi, 14 (1761).

Vous voyez, cher Coindet, qu’il ne fait pas un temps qui