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AVIS DE L’ÉDITEUR


Les pensées détachées que nous donnons ici ont été recueillies dans des manuscrits de toute espèce de J. J. Rousseau. La plupart sont tirées de cahiers de brouillons ou de copies, que celui-ci nous a laissées, et qui se trouvent principalement dans la bibliothèque de Neuchâtel. Ces volumes, en général assez gros et recouverts en maroquin brun, renferment un mélange des plus bizarres. Ainsi, à côté d’un fragment d’un des ouvrages de Rousseau, on trouvera une recette de cuisine, également écrite de sa propre main ; ailleurs ce sera un compte de lessive, inscrit au-dessus de quelqu’une des pensées que nous avons insérées dans notre recueil, pensées dont l’élévation et la grandeur contrastent étrangement avec le contenu de la page précédente. Souvent aussi nous avons de ces sentences que l’auteur a simplement jetées sur de petits morceaux de papier volant, et que le hasard seul nous a fait découvrir là où nous cherchions tout autre chose. Enfin, nous avons placé à part les fragments tracés sur des cartes à jouer, comme présentant, par ce fait même, une singularité nouvelle, et comme étant empreints de cette noire mélancolie qui empoisonna les dernières années de la vie de Rousseau ; il est donc probable qu’il les écrivit pendant le cours de ces dernières années. Ajoutons que plusieurs d’entre eux ont déjà été