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iMi INTRODUCTION GÉNÉRALE.

dont il comballait les opinions, et aimé de ceux dont il défendait les droits. Il captiva, par l’élévalion de son âme’ et par la boolé de son cœur, l’amitié de Rousseau, et, par les charmes de son esprit, celle de Voltaire. L’un et l’autre avaient su lire dans le cœur de mon père, et ils y avaient trouvé celte philanthropie qui lie les hommes et qui attache pour jamais à celui qui la pos- sède. J’ai la douce conviclion que mon père, avec une modestie bien remarquable dans un siècle d’orgueil, a fait faire un premier pas aux principes de tolérance qui existent actuellement dans une grande partie de l’Europe*, sa correspondance, que j’ai sous les yeux, avec Rousseau, Voltaire, Montesquieu, l’abbé Rayoal, Halesherbes, la duchesse d’Enville, Necker, Slaahope, son parent de Montclar, Delisle, Victor de Bonsteten, Vilvielle, le prince Eugène, Louis de Wurtemberg, etc. , m’assure que, s’il est mort sur cette terre par le fait de sa modestie, il vil là oi> il voulait vi^re.

« Je devais faire connaître au public celui dont les vertus captivèrent si fortement l’amitié d’Abauzit’, de Rousseau et de Voltaire. »

M. Moultou ue survécut que peu à ses illustres amis. Sa mort prématurée empêcha qu’il ne fît connaître au public les écrits de Rousseau, dont il était le dé- positaire, et, après lui, son fils aîné ne s’occupa que de la publication des Confesàom. Presque immédiatement

< K. Sajous, dans soa Dix-’luiiiiéme Si^e à l’étranger, consacre un cha- pitre inlére$sant i. ce sage moderne, l’ami intime de H. Moiiliou.